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triel, qui, peut-être un jour, se verra privé de houille et de pétrole dont le stock s’épuisera.

Donc, lumière essentiellement démocratique et, dans un autre ordre d’idées, parfaitement transportable, la vulgaire bougie constitue enfin un approvisionnement de clarté inépuisable et toujours prêt à servir. On brûlera, il est vrai, désormais un peu moins de bougies qu’autrefois dans les vieux pays civilisés, et encore la perte que la stéarinerie subit tous les jours parmi la clientèle riche se compense-t-elle à peu près par les demandes toujours croissantes provenant de la classe peu fortunée. Mais, en ce qui concerne les régions qui s’ouvrent au confort européen, il y a profit net et bénéfice toujours croissant. Rassurons-nous donc, de beaux jours sont encore réservés à l’activité industrielle de Marseille, à ses usiniers, à son commerce d’exportation de produits autochtones. Tant que dans l’univers on se lavera et on lessivera, qu’on s’éclairera dans les intérieurs, les savons et les bougies requises proviendront pour une bonne part des manufactures des Bouches-du-Rhône ; et, non plus cahotés sur les charrettes actuelles, mais voiturés dans les camions automobiles qu’il est déjà question d’établir, iront encore s’entasser dans les wagons du P.-L.-M. ou les soutes des navires de la Joliette.

Antoine de Saporta.