On sait qu’en fait de communications de papiers d’État et de documens d’archives, la Russie a pris une large avance sur tous les autres pays d’Europe. Tandis qu’en France, ces communications n’étaient faites, il y a quelques années encore, qu’avec parcimonie, notamment en ce qui touche les temps postérieurs à la Révolution ; tandis qu’en Espagne, en Autriche, en Italie, en Allemagne même, les archives ne s’entr’ouvraient que par une sorte de faveur ; la Russie facilitait aux travailleurs l’accès de ses dépôts et encourageait leurs recherches. Le signataire de ces lignes en parle par expérience ; il a bénéficié, voilà déjà vingt ans, de ces dispositions libérales ; les archives de l’Empire russe lui ont été ouvertes sans restriction pour tout ce qui concernait les émigrés. D’autres historiens, des nationaux aussi bien que des étrangers, ont joui des mêmes avantages. Non seulement on ne leur a pour ainsi dire rien refusé, mais
- ↑ Le comte Paul Strogonof, par le grand-duc Nicolas Mikhailowitch de Russie, traduction française de F. Billecocq, précédée d’un avant-propos par Frédéric Masson, de l’Académie française ; 3 vol. in-8o, Paris, Imprimerie nationale 1905.