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LA MÉTHODE LÉGISLATIVE

Avant que MM. Moreau et Delpech, professeurs à la Faculté de droit de l’Université d’Aix, eussent le courage persévérant de le faire, on avait maintes fois songé à réunir en un seul recueil les règlemens des assemblées législatives de tous les pays qui pratiquent, — ou qui croient pratiquer, — le régime parlementaire. Mais, devant l’aridité ingrate de la besogne, éditeurs et traducteurs ont toujours finalement reculé, sans que l’on sût bien qui des uns ou des autres s’effrayait davantage. M. Eugène Pierre lui-même, le très distingué secrétaire général de la Présidence de la Chambre des députés, et l’un des plus acharnés collectionneurs connus de ce genre de curiosités, avoue avoir caressé, puis abandonné cette pensée, malgré sa préparation toute spéciale et le secours qu’il eût trouvé dans les moyens officiels dont il dispose. S’il ne s’agissait en effet que d’enrichir de quelques variétés exotiques cette espèce d’entomologie parlementaire, à laquelle on réduirait notre droit constitutionnel, — je me suis laissé allé à le dire, — en ne faisant plus que « piquer des précédens sur des bouchons, » le prix n’en récompenserait pas la peine, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle. Mais, étant donné l’importance qu’il y a pour une assemblée à suivre une bonne méthode ou en suivre une mauvaise, à avoir une méthode ou n’en pas avoir, il s’agit de chercher par voie de comparaison quelle est la bonne méthode, quelle est la mauvaise, ou même quand il y a méthode, quand il n’y en a point, et pourquoi il n’y en a pas, et comment il pourrait y en avoir une, et ce qu’il faudrait pour qu’elle fût bonne. « Ce sont des formes,