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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 32.djvu/692

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La brise qui, jadis, se jouant dans les sentes,
Caressait nos cheveux d’un suave baiser,
Achève son murmure en plaintes menaçantes
Et que rien ne peut apaiser.

La mer que nous aimions, la mer dont l’âme immense
Exhale une clameur de désespoir, la mer
Que heurtent aux récifs les souffles en démence,
Éternise son râle amer.

La source qui s’afflige en son lit de verdure,
Où naguère tous deux nous buvions à genoux,
N’ignorant plus, hélas ! qu’ici-bas rien ne dure,
Sanglote ingénument sur nous

Et le hêtre où saigna la double initiale
Que sur son noble tronc j’ai gravée en songeant,
Gémit de n’avoir vu ta robe nuptiale
Frôler son écorce d’argent.


LEONCE DEPONT.