Il est probable que les syndicats agricoles arrivent aujourd’hui au chiffre de 2 500, avec plus de 800 000 membres, presque tous chefs de famille, ce qui représente trois millions de personnes affiliées directement ou indirectement. Les syndicats horticoles, d’autres encore, ne figurent pas dans les statistiques officielles ; mais certains syndicats n’ont qu’une existence nominale, et d’aucuns ont disparu sans que leur mort ait été enregistrée.
I Certains syndicats agricoles forment de véritables corps d’armée : tels le Syndicat des Agriculteurs de la Sarthe, 14 000 membres ; le Syndicat central des Agriculteurs de France, 10 000 membres ; le syndicat des Agriculteurs de la Vienne, 9 000 ; celui des Agriculteurs du Loiret, 7 500 ; le Syndicat agricole de l’Arrondissement de Chalon-sur-Saône, 7 000, etc. C’est dans les régions de petite culture, dans les régions viticoles, que l’action syndicale s’exerce le plus largement : ici aussi, l’énergique apostolat des hommes d’initiative transporte les montagnes, et le proverbe grec trouve son application : mieux vaut une armée de cent moutons commandés par un lion que cent lions commandés par un mouton. La Sarthe est le département qui présente le plus grand nombre de syndiqués : 23 376 en 1898 ; viennent ensuite le Rhône, l’Isère, la Vienne, l’Ain.
Au point de vue de leur sphère d’action, on distingue : 1° les syndicats généraux qui s’étendent sur tout le territoire de la France ; 2° les syndicats départementaux ; 3° les syndicats de région ou de canton ; 4° les syndicats communaux. Quant à la nature de leurs opérations, les uns s’occupent exclusivement d’actes coopératifs ; d’autres y ajoutent des œuvres philanthropiques, se font les défenseurs de la profession vis-à-vis des pouvoirs publics, les champions d’une cause ou d’une idée. Il en est qui poursuivent un objet spécial : syndicat des sériciculteurs de France, syndicat des distillateurs agricoles, syndicat des éleveurs de Durham français, syndicat des éleveurs de chevaux en France, syndicat central des forestiers et des sylviculteurs de France et des colonies, syndicat pomologique, syndicat des primeuristes français, etc. Voilà les syndicats généraux à objet spécial. Voici les syndicats locaux à objet spécial : syndicats viticoles, horticoles, betteraviers, laitiers,