d’Auvergne moulaient à 9 280 ; ceux du comté de Forez à 8 000 ; ceux du comté de Nantes à 3 772, et le reste à l’avenant : l’ensemble atteignait péniblement 64 000 livres ! il manquait 86 000 livres I On acheva la différence en imputant la somme nécessaire sur la ferme générale des aides du royaume. D’autre part, les terres de Montceaux et de Saint-Jean-des-Deux-Jumeaux étaient affermées et rapportaient, mais tout allait aux dépenses d’entretien du château de Montceaux. Le duché d’Alençon donnait 36 000 livres toujours par les produits des droits seigneuriaux ; Carentan et Saint-Lô, 6 000 ; Marie avait affermé les parties casuelles de tous ses domaines, en bloc, à un certain Claude Largentier pour 60 000 livres ; elle s’était fait continuer régulièrement une attribution annuelle décidée par Henri IV de 100 000 livres sur les cinq grosses fermes et de 72 000 sur les traites foraines et domaniales ; avec les 400 000 livres primitives de son budget régulier, le total donnait un chiffre de recettes normales annuelles de 820 000 livres.
Or, dépassant toujours ses disponibilités d’une façon considérable, la reine a été chaque année, d’une manière constante, au delà de ses ressources ; la moyenne de ses dépenses s’est élevée : par exemple en 1611 à 1 005 400 livres ; en 1617 à 1 225 818 livres ; en 1614 à 1 818 057 livres : un million de déficit ! D’où vinrent donc tous ces excès de dépenses ?
Comme régente, cependant, Marie de Médicis n’avait pas un train de maison plus dispendieux que celui qui était le sien du vivant d’Henri IV. Le seul détail qui témoignât de sa qualité nouvelle était l’existence d’une compagnie de gardes de corps spécialement affectés à son service. L’entretien de ces gardes avait obéré son budget d’une somme qui, évaluée la première année, 1610, à 28 463 livres, était montée en 1611 et les années suivantes à 50 000, en 1616 à 67 880 livres, et devait disparaître en 1617, puisque la régence étant terminée, les gardes étaient licenciés. Pour 400 000 livres de plus de revenus, ces 50 000 livres ne constituaient pas une charge autrement excessive. Par ailleurs, les articles du budget demeuraient en 1612, 1613, identiquement pareils à ce qu’ils étaient en 1603, 1604 : même chiffre de dépenses de l’écurie, 60 000 livres ; même total des gages des officiers, 72 313 livres ; même comptant annuel de la princesse pour ses menus plaisirs, 36 000 livres. Les dépenses exceptionnelles expliquant ces déficits provinrent de diverses sources, les unes avouées, les autres dissimulées. Ces dernières,