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LES
RICHES DEPUIS SEPT CENTS ANS

III[1].
SOLDES MILITAIRES TRAITEMENS DES MAGISTRATS ET DES PRÊTRES

Les recettes des particuliers ne consistent pas, pour la plus grande part, dans l’intérêt des capitaux mobiliers et fonciers, mais dans le prix du travail. Que ce prix du travail s’appelle « traitement » pour l’instituteur, « honoraires » pour le médecin, « courtage » pour l’agent de change, « solde » pour le capitaine ou « salaire » pour le charpentier et « gages » pour la servante, les noms donnés à ces rémunérations sont de médiocre importance. Ils changent avec les temps et avec les susceptibilités des intéressés : au XVIIe siècle, le maréchal de France demandait ses « gages ; » le cuisinier du XXe siècle dit plutôt ses « appointemens. » Question de nuances ; le paiement effectué a toujours même cause et même destination.

Il fait vivre la quasi-totalité de la nation, puisqu’il n’y a pas quatre familles françaises sur cent qui possèdent 50.000 fr. de capital et jouissent par conséquent d’un revenu probable de 2.000 fr. La fortune acquise est d’ailleurs très diversement répartie entre les citoyens de notre république. L’avoir global des Français monte à environ 235 milliards de francs, représentés par la propriété rurale, 70 milliards — les immeubles urbains, 55 milliards, et les valeurs mobilières, 109 milliards.

  1. Voyez la Revue des 15 février et 15 mars.