d’Orléansville, qui a reçu toutes les décorations françaises, commandeur de la Légion d’honneur, officier d’Académie et du Mérite agricole, possède un moulin à pétrole ; on en cite un qui, dans la banlieue de Blida, fait marcher une tannerie et un moulin à huile avec une machine à vapeur dont il est le mécanicien.
Il en est de même en certaines parties reculées de la province de Constantine. « L’industrie de la région, écrit d’Akbou un correspondant, est l’huile. Outre le kabyb primitif qui fonctionne toujours, un certain nombre d’indigènes usiniers ont un matériel français plus ou moins perfectionné, avec chutes d’eau ou locomobiles comme force motrice. Les nouvelles usines sont nombreuses. » Et il cite une demi-douzaine de ces usiniers indigènes : l’un d’eux avec une mention spéciale : « matériel le plus perfectionné qui existe, système Coq, presses hydrauliques, cuves à décanter, réservoir, le tout luxueux et supérieur même à ce qui se voit dans le Midi de la France. Force motrice, chute d’eau qui actionne les presses, les tournans, les pompes à huile. Pendant trois ou quatre mois, outre les femmes et les enfants qui ramassent les olives et en font une sélection, une trentaine d’ouvriers sont employés dans l’usine même. Nombreux prix et médailles aux expositions agricoles. »
Les indigènes musulmans sont nombreux dans le commerce en gros et en demi-gros des céréales, des bestiaux, des laines, des fruits, des primeurs, du tabac ; plusieurs sont entrepreneurs de maçonnerie en grand, certains sont représentans de commerce ; tel possède une automobile ; tel est membre de la Chambre de commerce d’Alger. Un interprète à Blida écrit : « Dans la branche commerce, nombreux sont les indigènes qui se sont assimile nos mœurs commerciales. Leurs maisons fonctionnent à l’instar des nôtres ; une comptabilité régulière, dans les formes exigées par la loi, est tenue par des comptables européens ; enfin le chiffre d’affaires, importations et exportations, traitées par certaines maisons, s’élève à des sommes importantes. »
On ne peut douter que, depuis une dizaine d’années surtout, il tende ainsi à se constituer une sorte de classe moyenne indigène, émergeant peu à peu du milieu populaire ; elle est encore rare et dispersée, presque sporadique ; mais les vieilles aptitudes arabes pour le commerce et l’industrie, notamment pour les industries de précision, paraissent en train de se réveiller ; l’exemple propagera