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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 34.djvu/277

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le Publiciste eût déjà rendu compte de votre discours. J’essayerais dans ce cas d’engager M. Suard à mettre mon article comme seconde manière de considérer le même sujet ; mais dans le cas où il n’y consentirait pas, mandez-moi à qui je pourrai m’adresser pour le faire recevoir dans quelque autre journal. Adressez votre réponse à Paris où je serai probablement avant qu’elle y arrive. Adieu, mon cher Prosper, je vous aime et vous embrasse.


XVI


Ce 15 février 1809.

J’ai tardé quelque tems à vous répondre, cher Prosper, et à vous remercier de votre excellent article. Je voulais pouvoir vous annoncer qu’il était inséré. Mais Lacretelle a fait des difficultés, et a fini par le refuser tout à fait sous prétexte qu’il était trop favorable à l’ouvrage. J’en ai été fort étonné parce que Lacretelle se porte pour avoir de l’amitié pour moi. Hochet, que j’avais prié de se charger de cette négociation, y a mis un zèle amical, mais inutile. Ce n’est que depuis avant-hier que j’ai rattrapé votre article. Je tâcherai de le faire mettre dans un autre journal. Je ne veux pas perdre ce témoignage de votre amitié, mais je regrette qu’il ne soit pas dans le Publiciste. J’ai retranché un paragraphe qui avait trait à mon ouvrage sur le Polythéisme, et la dernière phrase, n’étant pas sûr, l’article devant paraître dans un autre journal, que vous consentiez qu’on vous l’attribue.

J’ai admiré, mon cher Prosper, l’adresse avec laquelle vous avez trouvé à de certains défauts de ma tragédie des excuses qui les justifient parfaitement, mais dont je n’ai pas le mérite, car je n’y avais point pensé. Telle est par exemple la générosité un peu trop niaise de W…, lorsqu’il permet à Alfred d’emmener ses cuirassiers. On est heureux de trouver un apologiste comme vous.

J’ai été pendant quelque tems assez mécontent de l’effet de W… J’en suis assez satisfait actuellement, et comme il a eu à vaincre de grandes difficultés, tant à cause de la maladresse du libraire que d’une certaine malveillance à laquelle je ne m’attendais pas dans un grand nombre de journalistes, je crois, puisqu’il les a vaincues, qu’il ne fera pas mal son chemin.