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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 34.djvu/334

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particulière. Il permet de pousser rapidement les feux, d’obtenir et de soutenir un accroissement de pression sans augmentation de travail pour le personnel. Enfin, il retarde le décrassage. En quelques minutes, par la manœuvre d’un simple robinet, les chaudières donnent toute leur pression et le bâtiment toute sa vitesse. Voilà, pourquoi ce procédé jouit d’une telle faveur. Le croiseur cuirassé neuf Léon-Gambetta a entrepris une série d’essais sur ce mode de chauffe. On a poussé la combustion du charbon à 90 kilogrammes par mètre carré-heure de grille, en injectant graduellement du pétrole, pour déterminer la pression maxima qui peut être atteinte dans ces conditions.

Les Anglais installent le chauffage mixte sur tous leurs navires.

Non seulement on a essayé d’autres combustibles, mais on a tenté de supprimer totalement le charbon, en employant la houille blanche.

Cette expression, qui n’est qu’une simple métaphore, désigne l’utilisation de la force vive des eaux courantes pour produire de l’énergie, par l’intermédiaire des turbines La question se lie à celle du transport de la force à distance et on peut rappeler à ce propos que Marcel Deprez réalisa pour la première fois, en 1883, un transport à distance par l’électricité, entre Vizille et Grenoble. Outre une économie réelle, la houille blanche présente des avantages particuliers que les Américains apprécient à leur juste valeur. La force motrice hydraulique est pratiquement inépuisable et toujours prête. Quoique le charbon ne coûte guère plus de 10 francs la tonne en Amérique, l’industrie de ce pays établit des transports de force, ayant pour origine des chutes d’eau, aux distances de plusieurs centaines de kilomètres.

On a calculé que la chute du Niagara pourrait fournir 7 millions de chevaux. Mais la palme reste encore au Zambèze, qui donnerait une somme d’énergie beaucoup plus considérable.

Nous en avons dit assez pour montrer l’extrême importance que prend, en temps de guerre, la rapidité du charbonnage, en rade et à la mer.

Nos installations laissent beaucoup à désirer et notre outillage est d’une notoire insuffisance. Et pourtant, on ne saurait