Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 34.djvu/886

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à un non-électeur. Premièrement, la formation du bureau. Un peu avant huit heures, — heure légale de l’ouverture du scrutin, — le président, désigné quatorze jours au moins à l’avance, juge ou juge suppléant du tribunal de première instance, selon le rang d’ancienneté, juge de paix ou suppléant selon le rang d’ancienneté, ou bien, à défaut de tout juge, électeur choisi par le président du premier bureau, parmi les personnes de l’arrondissement jouissant du triple vote, — le président du bureau fait donc l’appel des assesseurs et assesseurs suppléans qu’à son tour il a désignés douze jours à l’avance parmi les électeurs de la section, « ayant au moins quarante ans au jour de l’élection, et jouissant du triple vote ou subsidiairement du double vote[1]. » Il les appelle dans l’ordre de désignation, les quatre titulaires d’abord, et, s’il en manque, les quatre suppléans, à prendre place au bureau. Après quoi, l’on ouvre les paquets scellés qu’il a apportés et qui contiennent les bulletins de vote, de modèle uniforme et officiel, tels qu’il les a reçus par la poste, le jeudi ou le vendredi précédent[2] ; on les compte et on les dispose sur la table. Pendant ce temps, les témoins délégués par les divers partis sont arrivés. Ils sont, ainsi que les assesseurs et le secrétaire, invités à prêter ce serment : « Je jure de garder le secret du vote. » La chose se fait, sinon avec solennité, ce serait trop dire, du moins avec un grand sérieux ; lorsqu’elle est faite, le bureau est constitué. Huit heures sonnent, les électeurs peuvent entrer...

À ce moment, il faut que je me retire. Mais il n’y a point de mystère. Les électeurs vont et reviennent par petits groupes, divisés et canalisés en quelque sorte dès la porte par une espèce de tambour ; à gauche l’entrée, à droite la sortie. Ils présentent au président leur lettre de convocation, équivalent de notre carte électorale, mais beaucoup plus explicite qu’elle : en voici un échantillon :

  1. Code électoral, art. 143 et 146.
  2. Circulaire de M. F. Dequesne, président du tribunal de 1re instance et président du Collège électoral de Bruxelles, aux juges de paix, 19 mai 1906.