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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 36.djvu/150

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L’expérimentateur bat un jeu de cartes. Il prend une carte, la pense très fortement et les « expérimentés » (qui ne la connaissent pas) notent sur un papier la carte à laquelle ils pensent eux-mêmes à ce moment. Ils ne se communiquent pas leurs résultats. L’expérimentateur passe à une seconde carte et ainsi de suite jusqu’à 10 ou 20 par séance. Puis on reprend et on dit tout haut les cartes sorties, dans l’ordre où elles ont été pensées, et chacun note le nombre de ses succès, c’est-à-dire de ses coïncidences. On répète ces expériences et, si une personne arrive à atteindre, et surtout à dépasser, le 10 pour 100 de succès, on ne chantera pas victoire, mais on pourra renouveler et préciser de nouvelles expériences avec le sujet ainsi découvert.


Déplacement voisins sans contact (lévitation) ; raps. — Les faits que je vais étudier ici sont, vis-à-vis des apports lointains et des matérialisations, ce que sont les faits étudiés dans les pages précédentes par rapport à la télépathie. Ils en sont la réduction. Comme ils sont plus simples, c’est par eux que l’on devra commencer l’étude scientifique de ce chapitre.


Dans les déplacemens voisins sans contact, je place la rotation d’une table qu’on ne touche pas, le déplacement d’un meuble dans une pièce ou même dans un appartement, le soulèvement d’un objet, l’ascension du plateau d’un pèse-lettres… sans contact du médium qui est présent.

Le problème des maisons hantées appartient à cette étude. Car si on élimine les supercheries qui sont très fréquentes (comme dans l’histoire récente du fort de Vincennes[1] par exemple) il y a toujours un médium dans une maison hantée et la question revient toujours à savoir si ce médium touche ou non les objets qui se déplacent. Lombroso a étudié plusieurs de ces faits curieux. On en trouvera une série dans le livre du docteur Dupouy et dans les journaux spéciaux.

Quant aux déplacemens d’objets, il faut lire le beau livre de M. Albert de Rochas (L’extériorisation de la motricité) dont la quatrième édition est toute récente. Les phénomènes sont déjà très bien décrits par le professeur Chiaïa quand il écrit (août 1888)

  1. Voir l’Écho du merveilleux, 1er mars 1906.