Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 37.djvu/685

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jours, croyant que c’était là tout l’univers, et qu’elles ont vécu !

Les pays anglo-saxons ont été les premiers à ouvrir pour les femmes et les jeunes filles du monde des manières d’écoles où elles pussent se former en vue de cette action sociale. En 1899, un riche philanthrope, Jean Simmons, fonda à Boston, le Simmons College, installé dans un grand hôtel de quatre étages, tout en briques. Son but était de procurer aux femmes une instruction et une formation capables d’élever le niveau de leur vie. Chaque pensionnaire paie de 275 à 300 dollars par an, et habite avec une autre un petit appartement, composé d’une chambre à coucher, d’une salle de travail et d’une salle de bains, dont elles font elles-mêmes le service. Quelques bourses sont offertes aux jeunes filles peu aisées par l’administration ou les amis du collège ; à d’autres on avance les frais de scolarité et de séjour. Le collège en effet prépare un certain nombre de ces jeunes filles à pouvoir remplir des fonctions, par exemple celles de secrétaires ou de bibliothécaires. Les cours ne durent pas moins de quatre ans, bien que, pour des élèves remplissant des conditions déterminées, ils puissent ne durer que deux et même qu’un an. Le collège est divisé en plusieurs sections, suivant les carrières que veulent suivre les jeunes filles. Mais il est une de ces sections, qui n’a pas une raison d’être aussi précise, aussi particulière, mais une raison plus générale : la section d’économie domestique. Celle-là prépare la femme uniquement à la direction d’institutions sociales ou à l’administration et à la tenue d’une maison. Etude de l’enfance, diététique et science sanitaire, bactériologie, biologie, cuisine, chimie alimentaire, couture et travaux manuels, comptabilité domestique et achat des provisions, construction, aménagement, décoration, hygiène de la maison, langues étrangères : telle est la variété des cours qui y sont professés. À Londres, l’École de sociologie et d’économie sociale a nettement résumé son programme dans ces mots : l’étude pour l’action. Les hommes d’ailleurs y viennent aussi bien que les femmes. Les organisateurs estiment que la durée des cours doit être d’un an. Durant les trois premiers mois, la jeune fille qui se destine aux œuvres sociales passe cinq jours par semaine à l’office de la Charity organisation Society, association philanthropique et de bienfaisance, visite les diverses institutions d’assistance sociale et étudie les problèmes économiques, « non