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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 janvier.


Nous avons dû nous borner, il y a quinze jours, à signaler l’importance de la nouvelle encyclique pontificale. On y a retrouvé, dans une langue éloquente, l’élévation de pensée, et aussi l’intransigeance de doctrine des deux précédentes. L’encyclique, paraissant à la veille de la troisième réunion de l’épiscopat français, semblait lui laisser peu de chose à l’aire : cependant, il a été fait quelque chose au château de la Muette, et la Déclaration que les évêques de la région de Paris ont adressée aux autres évêques de France, à la suite d’un voyage fait à Rome par Mgr  Touchet, évêque d’Orléans, apporte au statu quo des modifications sensibles. Pour la première fois les évêques, munis de l’assentiment préalable du Pape, ont fait une proposition ferme : puisse-t-elle aboutir ! puisse cette lueur, encore bien faible, ne pas s’éteindre comme tant d’autres, en laissant après elle une obscurité plus complète !

Le but du gouvernement, dans la loi de 1907, a été d’assurer aux prêtres catholiques, s’ils voulaient se prêter à certaines formalités ou même si on les remplissait pour eux, un titre juridique à la disposition et à l’administration des églises. On sait avec quelle insistance le Pape, dans sa seconde encyclique, a réclamé pour eux des garanties de liberté et de sécurité à long terme : s’il repoussait la déclaration, c’est parce que ces garanties n’existaient pas à ses yeux. Mais il n’expliquait pas ce qu’elles devaient être, et une assez grande incertitude continuait d’exister sur ce point. Elle commence à se dissiper après la Déclaration des évêques. La loi de 1904 faisait dépendre le