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E. Hale, l’ancien directeur de l’observatoire Yerkes, alla fonder un observatoire spécialement consacré au soleil sur le mont Wilson, à l’altitude de 1 800 mètres. Des expériences préliminaires avaient démontré que la pureté du ciel, dans cette partie de la Californie, ne laissait rien à désirer, et l’Institution Carnegie se chargea immédiatement de faire les frais de la nouvelle fondation ; elle y a déjà consacré plus de 1 500 000 francs. C’est, à l’heure qu’il est, le mieux outillé des observatoires solaires.

La station d’Arequipa (Pérou), où le célèbre établissement de Harvard-Collège a une succursale depuis 1890, se trouve à 3 kilomètres de la ville, à l’altitude de 2 457 mètres. L’observatoire de M, Percival Lowell, à Flagstaff (Arizona), est situé à 2 210 mètres. Sous ces climats très secs, un ciel pur et un air calme favorisent l’éclat et la fixité des images.

Les Américains ont d’ailleurs un grand nombre de hautes stations, favorables aux observations astronomiques ; mais ce sont généralement des stations météorologiques, qui ne sont occupées par des astronomes que d’une manière temporaire, notamment lorsqu’il s’agit d’observer une éclipse. Citons seulement la station de Pike’s Peak (Colorado), dont l’altitude atteint 4 300 mètres, et qui servit d’observatoire à Langley, à l’occasion de l’éclipsé de 1878 ; puis, le mont Washington (1 938 m.), le mont Mitchell (2 040 m.), le mont Whitney (4 460 m.), etc.

Il va sans dire que la météorologie tire, elle aussi, le plus grand profit de l’usage des hautes stations. Il existe aujourd’hui de nombreuses stations de ce genre dans les Alpes, dans le Caucase, dans l’Himalaya, dont l’altitude varie entre 2 000 mètres et 2 500 mètres. En France, le Bureau central météorologique dispose à présent des stations suivantes : Servance (1 216 m.), Briançon (1 298 m.), Puy de Dôme (1 467 m.), mont Aigoual (1 554 m.), mont Ventoux (1 900 m.), mont Mounier (2 740 m.). Pic du Midi (2 839 m.). La station du mont Mounier est aussi utilisée pour des observations astronomiques. A en croire MM. Baillaud et H. Bourget, le Pic du Midi, qui d’ailleurs possède quelques instrumens, pourrait également devenir une excellente station pour nos astronomes. Il faut ajouter à cette liste l’observatoire que M. J. Vallot a fait construire à ses frais au Mont-Blanc, sur le rocher des Bosses-du-Dromadaire, situé à l’altitude de 4 350 mètres. Etabli en 1890, déplacé et agrandi en 1898, il a déjà rendu de sérieux services, que l’Académie des