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LA GRANDE NAVIGATION
ET
LES PORTS FRANÇAIS

En 1901, M. Baudin, ministre des Travaux publics, avait déposé un projet de loi sur l’outillage national, et le rapporteur de ce projet, M. Aimond, regrettait que, dans l’application du plan Freycinet, nous eussions éparpillé nos ressources, répandu, pour ainsi dire, la richesse de la France en une sorte de manne électorale sur toute la surface du territoire et qu’en matière maritime, notamment, nous eussions construit beaucoup trop de ports. M. Aimond avait grandement raison, d’autant plus que, s’il est regrettable de mal employer l’argent de l’Etat, qui est l’argent de tout le monde, une fois les ports créés, il faut encore les entretenir.

Nous nous sommes souvenu, à cette occasion, d’un travail élaboré jadis, quand nous avions l’honneur de faire partie du Parlement. Il a été créé, en effet, 69 ports, dont l’entretien est naturellement à la charge de l’Etat. Or, pour les revenus de chacun des ports comme droits de quai, — et je ne parle, bien entendu, que des droits fiscaux, qu’il ne faut pas confondre avec les péages ou taxes, établis en compensation de services rendus et perçus par les Chambres de commerce, — il n’y en a que 10, au plus, dont les recettes soient équivalentes aux dépenses d’entretien ou les dépassant.

Cette indication est très suggestive, car les droits fiscaux,