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entraîner une dépense de 80 millions environ. En 1891, le Sénat l’examina et, après une discussion très vive, le renvoya au gouvernement, en se bornant à voter les sommes nécessaires pour augmenter la profondeur de la passe d’entrée.

De 1891 à 1895, un nouveau projet, beaucoup plus restreint, fut élaboré. Il consistait dans la création d’un nouvel avant-port de dimensions réduites, creusé à la cote de 4m, 50, au-dessous du zéro des cartes ; — dans l’établissement d’une seconde écluse de communication entre l’extérieur du port et le bassin de l’Eure, écluse à sas de 300 mètres de long, avec un seuil à la cote de 4m, 50 au-dessous du 0, et qui devait avoir pour but de permettre aux plus grands navires d’entrer dans le bassin de l’Eure, pendant la moitié de chaque marée : prétention, à notre sens, singulièrement exagérée.

Ce projet comportait, en outre, l’établissement dans le nouvel avant-port d’un quai de marée dont les fondations devaient être établies assez solidement pour qu’on pût creuser à une profondeur permettant aux navires accostant à ce quai, de s’y maintenir à flot, à basse mer.

Ce projet fut adopté par le Parlement au commencement de l’année 1895 : la dépense prévue était de 24 millions environ, dont moitié à la charge de l’Etat et moitié à celle de la Chambre de commerce, de la ville du Havre et du département de la Seine-Intérieure. L’exécution des travaux devait durer environ sept ans.

Il convient d’ajouter, qu’en cours d’exécution, on fut obligé de reconnaître que le plan ne répondait plus aux besoins présens et on décida d’y apporter d’assez nombreuses retouches. Aussi, afin de permettre à la mer de s’y épanouir plus complètement, a-t-on donné au nouvel avant-port une dimension plus considérable, et reculé l’une des digues d’environ un kilomètre vers le Nord. On a constaté, de plus, que l’approfondissement du nouvel avant-port était insuffisant, étant donné que, depuis le vote du projet, les dimensions des paquebots transatlantiques et par conséquent leur tirant d’eau, n’avaient cessé de s’accroître. Enfin on fut conduit à penser que cet approfondissement devait être encore augmenté, ce qui amenait à modifier les fondations des musoirs d’entrée au nouvel avant-port et du quai de marée. Deux lois successivement votées par le Parlement ont ouvert les crédits nécessaires pour ces modifications