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actuellement, et depuis une dizaine d’années, sous forme de droits divers, une large part des frais de construction du quai de marée.

4° Si l’on construit un navire, de quelques mètres seulement plus grand que la Provence de la Compagnie générale transatlantique, ce paquebot ne trouvera dans le port du Havre aucune forme de radoub. Il paraît vraiment difficile, sinon impossible, d’exploiter des navires qui, dans leur port d’attache, n’ont pas l’outillage utile pour leur entretien courant et les réparations dont ils ont si fréquemment besoin.

5° La solution du problème ne consiste pas dans l’établissement de sas extrêmement dispendieux et dont les dimensions sont toujours insuffisantes pour les besoins de la grande navigation, mais dans la construction de bassins en eau profonde, permettant non seulement l’entrée à toute heure de marée, mais la sortie à heure fixe.

Dans cet ordre d’idées, voyons la politique suivie par la Compagnie universelle du canal maritime de Suez qui, heureusement pour elle, n’a pas eu à faire appel à l’intervention de l’État, pour entreprendre les travaux nécessités par les besoins de la navigation moderne.

Si cette Compagnie avait suivi les erremens appliqués chez nous, le canal ne servirait plus à grand’chose, et bon nombre des navires actuels en seraient réduits à passer par le Cap ; mais elle s’est attachée à suivre pas à pas les progrès de la navigation, n’a reculé devant aucun sacrifice pour approfondir et élargir le canal, au fur et à mesure que les dimensions des navires augmentaient, et il est bon de ne pas oublier que le canal se développe sur une longueur de 160 kilomètres.

Le tirant d’eau, autorisé pour le transit, était à l’origine, en 1869, de 7m, 50 ; il acte successivement porté à 7m, 80 en 1890, à 8 mètres en 19012, à 8m, 23 en 1906.

L’an passé, 22 navires, représentant un tonnage brut total de 168 474 tonnes, ont transité avec un tirant d’eau de 8m, 23 et 135 navires, représentant un tonnage brut de 953 540 tonnes, ont transité avec un tirant d’eau supérieur à 8 mètres.

Les dragages sont actuellement poussés à 10m, 50 de profondeur. Prochainement, le maximum de tirant d’eau sera porté de 8m, 23 à 8m, 50, et dans quelques années, les navires d’un tirant d’eau de 9 mètres pourront passer sans difficulté. Des travaux