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Mme Edwards-Pilliet, on fournit à la femme tout ce qui est nécessaire à elle et à son bébé, linge, médicamens, objets de pansemens, et l’on désinfecte le logis. Une garde-malade, placée auprès de la mère, la remplace pour les soins du ménage. Ces gardes, formées préalablement aux principes essentiels de l’hygiène, sont choisies parmi les femmes du peuple. Elles restent auprès de la mère en l’absence du mari, soit le jour, soit la nuit, d’après les heures de travail de l’homme, et ne la quittent qu’après son l’établissement. L’Œuvre des Mères de famille donne encore la layette pour le premier enfant ; l’Œuvre de Charité maternelle la donne au second ou au troisième, les services d’accouchement hospitaliers délivrent une demi-layette. L’Œuvre de Plaisance complète ce qui est insuffisant.

L’enfant est né et il vit. La mère va nourrir son enfant. Mais comment pourra-t-elle le nourrir si elle est reprise par l’usine ou l’atelier ? Pour que la mère n’y retourne pas tout de suite, Mlle Chaptal lui assure de nouveau à domicile une besogne quelque peu rémunératrice. Dès lors commencent les consultations de nourrissons ; le médecin surveille et la santé du bébé et la santé de la mère. Si, pour cause de faiblesse, la mère ne peut absolument pas nourrir son enfant, l’œuvre accorde le secours complet : le dispensaire se charge de la nourriture pendant un an. À partir de dix mois, on commence à donner des farines lactées dont le secours peut être continué durant la deuxième année. L’enfant est enfin régulièrement suivi par le médecin jusqu’à l’âge de trois ans.

Dans l’année 1904, l’œuvre a assisté ainsi 129 nourrissons et leurs mères.

C’est un matin de juillet. La salle d’attente d’un dispensaire, situé près de l’École-Militaire, sur l’avenue de la Motte-Picquet, est pleine de petites filles que leurs mères ou leurs grandes sœurs accompagnent. Une petite pièce sert aux consultations. À côté se trouvent une grande salle de pansemens, un vestiaire et une salle d’orthopédie. Dans la salle de consultations plusieurs jeunes filles, revêtues de l’indispensable blouse blanche des infirmières, entourent un médecin, et parmi elles on reconnaît Mlle de Gourlet. Le médecin demande les nouvelles. Quelques minutes s’écoulent. « Eh bien ! dit-il, nous pouvons commencer. »