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CORRESPONDANCE

Nous recevons la lettre suivante :

Monsieur le directeur,

A la suite d’un article publié par M. Dastre dans la Revue des Deux Mondes du 1er janvier, et dans lequel j’avais été mis en cause, j’avais eu l’honneur de vous remettre une réponse contenant le désaveu d’une opinion qui m’avait été imputée au cours de cet article. Cette réponse, au lieu d’être publiée textuellement comme je l’avais demandé, a été transmise à M. Dastre, qui en a cité quelques passages dans le numéro du 1er février. Il croit ainsi m’avoir donné entière satisfaction. Il n’en est rien. M. Dastre qui, dans son premier article, m’avait imputé de nier le fait de l’évolution, reconnaît que j’ai exprimé une opinion toute contraire ; j’en prends acte. Mais il ajoute : « C’est tout à fait vainement que certaines personnes, philosophes et hommes de lettres, dont ce n’est point le métier de connaître la physiologie, ont tenté de nous présenter la fixité vitale de Claude Bernard comme une découverte d’hier, due à quelqu’un de leurs amis ; » et il voudrait à l’égard de cette tentative, courtoisement, mais prématurément, me mettre hors de cause. J’aurais reconnu, dit-il, que le fixisme physiologique est, comme l’évolution morphologique, une notion tombée dans le domaine public. Or M. Dastre fait naître ici une équivoque que j’ai le devoir de dissiper. S’il s’agit du fixisme physiologique au sens de Claude Bernard, je n’ai pas à reconnaître que cette notion est tombée dans le domaine public, n’ayant jamais eu là-dessus d’autre pensée. S’il s’agit, au contraire, de la fixité vitale, de la conception de la vie animale comme phénomène fixé, telle qu’elle s’exprime dans les lois