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prêtées, toute la partie des deux articles qui a trait à cette argumentation devient sans objet. Il reste maintenant que M. Dastre, ce qui est bien différent, déclare contester la valeur des théories nouvelles de M. Quinton. Il annonce qu’il les examinera dans un recueil plus propre que la Revue des Deux Mondes à une polémique scientifique. Je lirai avec la plus vive curiosité les objections de M. Dastre. La théorie de M. Quinton, outre sa nouveauté et l’étendue du spectacle qu’elle découvre aux regards de l’esprit, m’a paru s’appuyer sur les démonstrations les plus minutieuses et les plus rigoureuses qui soient. Ce ne peut être que d’un très passionnant intérêt que de là voir soumise à la critique d’un savant de la compétence spéciale de M. Dastre.

J’ajouterai un mot. La théorie en vertu de laquelle l’évolution est fonction, en présence du changement du milieu extérieur, des conditions de fixité requises par la cellule vivante pour son haut fonctionnement, cette théorie, la seule que j’aie exposée en mon étude du Mercure de France des 1er et 15 juin 1905, est expressément celle de M. Quinton et non la mienne, ainsi que pourraient le donner à penser quelques énonciations de M. Dastre. Je fais œuvre de philosophe et non de biologiste ; et si dans mon étude sur Une signification nouvelle de l’idée d’évolution, j’ai exposé la théorie de M. Quinton, ce fut pour l’intérêt sans doute de faire connaître dans leur généralité, accessible à tout esprit cultivé, des vues qui m’ont paru d’une grande importance, ce fut principalement pour opposer à une interprétation que quelques esprits avaient tirée, dans le domaine philosophique, de l’idée d’évolution, une interprétation différente, ce fut pour restituer à l’idée d’évolution sa valeur strictement biologique, aussi bien que pour élargir le cadre et la portée de la biologie elle-même.

Vous priant, monsieur le directeur, de vouloir bien insérer cette réponse, je vous prie également de vouloir bien agréer l’expression de mes sentimens très distingués.

Jules de Gaultier.