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LES DÉBUTS
DE
L’EMPIRE ROMAIN

I
LA SITUATION D’AUGUSTE
APRÈS LES GUERRES CIVILES

On recommençait enfin à vivre. Les derniers nuages de la tempête disparaissaient à l’horizon ; on revoyait dans le ciel de grands espaces bleus qui promettaient la paix et la joie. On en avait fini avec tous les tourmens de la révolution : la tyrannie des triumvirs, l’anarchie militaire, les impôts écrasans. Le Sénat recommençait à tenir régulièrement ses séances ; les consuls, les préteurs, les tribuns du peuple, les édiles, les questeurs reprenaient leurs charges. Dans les provinces, des gouverneurs choisis ou tirés au sort parmi les consuls et les préteurs sortans, entraient tour à tour en fonction. Et après tant d’affreuses discordes, tant de haines, tant de démolitions, de destructions, l’Italie se retrouvait enfin d’accord, en l’an 27 avant le Christ, après la restauration de la République, au moins dans l’admiration pour Auguste et pour l’ancienne Rome.

La guerre d’Actium, la chute d’Antoine, la légende de Cléopâtre, la conquête de l’Egypte, le l’établissement de la République, les événemens étranges des dernières années, avaient ramené les esprits vers les sources lointaines de l’histoire nationale et les petits commencemens du grand empire. Tout le monde