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réellement, notamment de 1789 à 1793, tant des impôts anciens directs et indirects que des impôts nouveaux établis à partir de 1791.

Le livre de M, de Parieu sur l’histoire des impôts<ref> F. Esquirou de Parieu, Traité des Impôts, 1re édition. Paris, 1862-1864.<ref>, sur la propriété et le revenu, donne-t-il ces renseignemens ?

Voici les documens que j’ai ou que j’ai eus in extenso.

1o Compte général des revenus et dépenses fixes (mai 1789).

2o Mémoire adressé à l’Assemblée nationale par M. Necker (21 juillet 1790).

3o Mémoires sur les finances présentés à l’Assemblée nationale par M. de Montesquiou le 9 septembre 1791.

4o Mémoire du ministre Clavières (5 octobre 1792).

5o Mémoire du ministre Clavières (1er février 1793).

6o Rapport de Cambon (1er février 1793).

Je ne parle pas de ceux qui suivent. Grâce à ces documens, je puis suivre à peu près sûrement l’état annuel ou semestriel ou même mensuel des perceptions directes ou indirectes. Surtout le no 3 (par M. de Montesquiou), très développé, donne l’état complet, d’après les comptes rendus de M. Necker (1er mai 1789, 1er mai 1790) et de M. Dufresne (huit derniers mois de 1790, et six premiers mois de 1791).

Mais justement dans ce rapport se trouve un nœud qu’ici, faute de documens supplémentaires, je ne puis couper. Dans ce rapport, qui est au tome IX de la réimpression du Moniteur (dernières pages), mais plus complet aux Archives et à la Bibliothèque nationale, on voit, page 822 (dernière ligne), que les recettes générales (taille, vingtièmes, capitations) qui au 1er mai 1789 étaient estimées à 155 millions par an, n’ont rapporté du 1er mai 1789 au 1er mai 1790 que 27 millions, et pendant les huit derniers mois de 1790 absolument rien. Ce dernier point est absolument incroyable, d’autant plus que dans les comptes de M. Dufresne pour les six premiers mois de 1791, on trouve que les impositions directes et foncières arriérées de 1789 et 1790 ont rapporté pendant les six premiers mois environ 40 millions. De plus, par plusieurs décrets, l’Assemblée les avait maintenues expressément. Elles n’ont donc pu échapper pendant huit mois à la perception, et je n’en trouve aucune trace. M. de Parieu dans son livre, et M. Leroy-Beaulieu, si instruit, peuvent-ils