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Celle qui l’emporte sur toutes les autres en grandeur a servi ensuite de basilique. Afin de trouver la hauteur suffisante pour la tailler, il a été nécessaire de couper la montagne sur une assez grande profondeur et le déblai qui en est résulté a formé une vaste cour encadrée de portiques sur les ailes. Comme toujours ces édifices sont monolithes. Dans le fond de la cour, quatre puissantes colonnes supportent l’architrave dont la continuité est coupée par des pilastres.

Au-dessus de l’architrave s’élève le fronton triangulaire surmonté d’une grande urne. Entre les jambes du portail, il y a une décoration de boucliers ronds placés entre des triglyphes. L’intérieur de l’hypogée mesure de douze à quatorze mètres de hauteur sur dix-huit mètres de profondeur.

Remaniée à l’époque où elle fut transformée en église, il reste encore des traces de la dédicace byzantine. Elle est d’un grand effet, cette sépulture, à cause de sa simplicité et de la hardiesse de son élévation par rapport à sa largeur. Il est, du reste, à remarquer que, vraisemblablement en raison de la demande, la largeur des façades était parcimonieusement mesurée, et pour la plupart d’entre elles, ne pouvant pas se développer beaucoup dans ce sens, elles se rattrapent en hauteur, ce qui donne plus d’élégance et en même temps de majesté.

Un peu plus loin se trouve un tombeau à deux étages, inachevé, dont le style imite l’ordre corinthien. Sur le premier étage s’accolent huit colonnes, tandis que le second, plus étroit, forme une rotonde entourée aussi de colonnes et flanquée, à droite et à gauche, d’un fronton brisé. La coupole conique de la rotonde supporte l’urne.

A côté, nous voyons une tombe à trois étages ; sa façade offre la particularité de ressembler à la façade d’un palais au lieu d’imiter celle d’un temple, ce qui est le cas presque général ; au rez-de-chaussée, quatre portails, chacun placé entre deux colonnes, sont couronnés pour les deux du milieu de frontons triangulaires, et pour les deux des extrémités, de frontons arrondis en forme d’arcade. Une haute architrave supporte l’étage du milieu orné de dix-huit colonnes plus petites, et de quelques fenêtres. Comme le rocher ne suffisait plus pour y tailler l’étage supérieur, celui-ci a été construit (c’est une très rare exception) en pierres rapportées qui reposent sur une quadruple architrave

La dernière sépulture à signaler sur cette partie de montagne,