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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/867

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LES PROGRÈS RÉCENS
DU
CONGO FRANÇAIS

Le nom unique de Congo est porté par une vaste colonie française, qui a sa façade sur le golfe de Guinée, embrasse une partie du bassin du fleuve Congo et de ses grands affluens de droite (Oubangui, Sanga) et, par le domaine du Chari, tributaire du Tchad, atteint aux limites méridionales du climat saharien. La superficie de cette possession est d’environ 1 800 000 kilomètres carrés, soit trois fois et demie la France ; sa population, d’après les évaluations les plus modérées, monterait à 10 millions d’habitans, et il y a des probabilités que cette estimation est sensiblement trop faible. Le Congo n’est donc pas une colonie déserte et sans importance ; tout au contraire, il mérite d’être compté au rang des parties les plus riches et les plus intéressantes de l’empire colonial français. Mais il ne s’est encore imposé à l’actualité que dans des circonstances qui lui furent peu favorables, vague pays d’exploration au temps de l’épopée de Brazza, carrière suspecte de « fortunes capitalistes, » à l’époque où furent octroyées les grandes concessions territoriales, théâtre de « scandales coloniaux, » lors de récens incidens