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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 41.djvu/450

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REVUE MUSICALE

SAINT GRÉGOIRE ET LE CHANT GRÉGORIEN À PROPOS D’UN LIVRE RÉCENT[1]

Après avoir écrit le titre des pages qui vont suivre, la première chose à faire serait peut-être de le retourner, de renverser les deux termes qui le composent. Tout le monde sait en effet que le chant grégorien a précédé saint Grégoire. Ce chant existait, et depuis longtemps, avant d’être nommé. La même chose devait arriver, de longs siècles après, à la seconde des deux grandes formes de la musique religieuse, au chant qu’on appelle volontiers palestinien. Il s’en faut que la polyphonie vocale ait eu pour maître unique, encore moins pour premier maître, le compositeur de la messe du pape Marcel, du Stabat et des Improperia. Ainsi l’histoire, et même la nature ou l’être de l’un et de l’autre genre dépasse, déborde en quelque sorte le vocable sous lequel ils sont l’un et l’autre communément désignés.

Les origines du chant grégorien et la personnalité du pontife qu’on en peut regarder comme l’ordonnateur, voilà le principal sujet de l’ouvrage très considérable récemment publié par un érudit professeur à l’Institut catholique. Nous ne disons pas le sujet intégral, car il était plus vaste et M. Gastoué l’a rempli tout entier. Il en a traité les dépendances naturelles et la suite nécessaire. Il n’a rien négligé, par exemple, de ce qui regarde les formes de la musique chrétienne, la

  1. Les origines du chant romain, — L’antiphonaire grégorien, par M. Amédée Gastoué, professeur de chant grégorien à l’Institut catholique de Paris. — Paris Alph. Picard et fils, 1907.