Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 41.djvu/798

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

génération par certains instituteurs acquis aux funestes doctrines de l’internationalisme. Ils ne sont qu’une minorité, dira-t-on : nous voulons bien le croire ou plutôt l’espérer ; mais c’est une minorité fort active, démoralisante au plus haut degré.

Le tableau que nous traçons n’est pas poussé au noir ; il est vrai. Cependant, nous nous garderions d’étaler aux yeux la plaie qui nous ronge, si nous en estimions la guérison impossible. Il y a dans la nation française une force intérieure, une vitalité trop grandes pour qu’il y ait lieu de désespérer et nous avons cette conviction profonde que le remède est facile à trouver, et que ses effets se feront sentir rapidement si on veut l’appliquer vigoureusement. La première chose à faire est d’arrêter tout de suite et énergiquement l’éducation antipatriotique et sans idéal donnée par quelques instituteurs. L’esprit des enfans reçoit facilement des empreintes ineffaçables. Ici ni demi-mesure, ni faiblesse : tout éducateur qui se refuse à développer chez l’enfant l’amour de la patrie, l’esprit de sacrifice, la notion stricte du devoir, doit être immédiatement exclu du corps enseignant : il faut à tout prix atteindre le mal à sa source. Pour compléter cette œuvre salutaire, il convient de s’occuper aussi de l’éducation politique, sociale et économique de ce peuple ouvrier qu’on abandonne aujourd’hui, sans défense, aux professeurs de socialisme et d’anarchie. Ces ouvriers sont intelligens et très aptes à ouvrir leur esprit aux saines doctrines, à être soustraits aux utopies dangereuses ; il y a là une belle campagne à entreprendre pour notre jeunesse éclairée et active, et, si cette campagne est bien menée, sous l’action de l’initiative privée, les résultats ne tarderont pas à se faire sentir.

D’un autre côté, il est temps de rétablir le prestige et l’autorité du commandement. Avant tout, il faut apporter la justice dans l’avancement des officiers et accorder cet avancement au seul mérite militaire. On devra prendre aussi toutes les mesures susceptibles de donner la cohésion au corps d’officiers de l’armée active, de la réserve et de l’armée territoriale. Il faut enfin réveiller dans tous les esprits le sentiment offensif, nous dirons même le sentiment agressif qui donne tant d’avantages au début d’une campagne. Telle est l’œuvre morale à accomplir sans retard.

Nous terminerons en esquissant en quelques mots les mesures pressantes qui s’imposent au point de vue de notre