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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 42.djvu/281

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position si digne qu’occupe le pays bien-aimé de la Reine, grâce à la politique loyale, ferme et désintéressée qu’il a suivie depuis les débuts de la crise.

Bien que la Reine s’habituât difficilement à l’idée de la paix, elle en a pris son parti, convaincue que la France n’aurait pas continué la guerre ou ne l’aurait continuée que d’une manière telle que nous n’aurions pu en espérer aucune gloire pour nous.

Nous en avons une preuve frappante dans le fait du général Pélissier qui n’a point obéi aux ordres de l’Empereur et n’a jamais pensé à occuper Sak. On pourrait bien le laisser entendre à l’Empereur… La Reine trouve que lord Palmerston est enchanté de la paix, bien qu’il ait lutté aussi longtemps que possible pour obtenir de meilleures conditions.


La reine Victoria à l’empereur des Français.


Palais de Buckingham, 3 avril 1856.

Sire et mon cher frère,

Votre Majesté me permettra de lui offrir toutes mes félicitations à l’occasion de la paix qui a été conclue sous vos auspices, et peu de jours seulement après l’heureux événement qui vous a donné un fils. Quoique partageant les sentimens de la plupart de mon peuple qui trouve que cette paix est peut-être un peu précoce, j’éprouve le besoin de vous dire que j’approuve hautement les termes dans lesquels elle a été conçue, comme un résultat qui n’est pas indigne des sacrifices que nous avons faits mutuellement pendant cette juste guerre, et comme assurant, autant que cela se peut, la stabilité de l’équilibre européen…

Le Prince me charge de vous offrir ses hommages les plus affectueux, et je me dis pour toujours, Sire et cher Frère, de Votre Majesté la bien affectionnée sœur et amie.


L’empereur des Français à la reine Victoria.


Paris, 12 avril 1856.

Madame et très chère sœur,

Votre Majesté m’a fait grand plaisir en me disant qu’elle était satisfaite de la conclusion de la paix, car ma constante