Madame répétait souvent à ses parens d’Allemagne, enclins à demander des services, qu’elle ne se mêlait de rien et n’avait ni argent, ni influence. Elle disait vrai pour l’influence ; elle n’avait même pas essayé de recueillir l’héritage politique de sa devancière, Henriette d’Angleterre. La première Madame s’était haussée à l’emploi d’agent diplomatique du roi de France ; la seconde bornait ses ambitions à le faire rire par ses drôleries. L’une s’était mise à l’école des grandes affaires, l’autre luttait d’esprit avec Bricmini, le petit fou de la reine Marie-Thérèse. Il ne faut pas compter sur la princesse Liselotte pour nous renseigner sur les dessous de la politique.
Les services que l’histoire générale lui devra sont indirects. En dehors des douze in-octavo de sa correspondance personnelle, on possède dès à présent plus d’un millier de lettres écrites par les siens, et renfermant de précieuses indications sur la tentative de pénétration pacifique de l’Allemagne par la France, aux approches de la guerre de Hollande. On voit alors