nouveaux qui reflètent cette dernière nuance, un seul ouvrage ayant une valeur philosophique ou littéraire assez réelle pour qu’il me soit possible de le signaler. L’un d’eux, pourtant, est l’œuvre d’un écrivain qui s’était fait, naguère, une spécialité de flétrir les vices d’une nombreuse série de cardinaux, camériers secrets, et autres prélats, tous personnages inventés par lui avec une remarquable richesse d’imagination, et rendus presque vraisemblables par l’exactitude minutieuse du décor romain où il nous les montrait. Ainsi Un Mystère romain et Lancement de filets, les deux romans les plus renommés de M. Richard Bagot, avaient été des coups très savamment assénés, sans que, d’ailleurs, ils aient paru causer le moindre dommage appréciable à l’Eglise catholique, contre laquelle ils étaient dirigés. Et peut-être est-ce cette douloureuse expérience de l’inefficacité de ses assauts qui aura fatigué et découragé la verve « anti-papiste » de M. Bagot : toujours est-il que son roman de cette année, Tentation[1], ne tâche presque plus à combattre l’« Idole ; » c’est une simple histoire d’amour, placée, suivant l’usage de l’auteur, dans un cadre italien, mais au reste bien banale et insignifiante.
Plus combative, infiniment, est la Femme de Babylone de M. Joseph Hocking[2]. Celui-ci, d’après une note de son éditeur, « a entrepris la tâche ardue d’exposer au grand jour les intrigues employées par d’astucieux prêtres papistes pour s’assurer un pouvoir dominateur dans les familles. » Et la note ajoute que ce roman a « une très haute portée, par la manière dont il nous révèle la nécessité, pour la loi anglaise, de ne plus tolérer certains forfaits commis au nom de l’Eglise romaine. » Hélas ! pourquoi M. Hocking, avec la ferveur passionnée qui l’animait, n’a-t-il pas essayé de mettre au service de sa thèse une histoire moins ennuyeuse que celle qu’il nous a racontée ? Si « ardue » que soit la tâche qu’il a entreprise, le roman qu’il nous donne à lire l’est encore davantage ; et c’est vraiment à grand’peine que nous atteignons la fin de ce livre de près de quatre cents pages en petits caractères, pour n’y découvrir que l’aventure, usée et défraîchie, d’une jeune fille qu’un prêtre veut enfermer, de force, dans un froid, humide, et sinistre couvent. Le seul enseignement curieux que