Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 43.djvu/423

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entier le travail colossal et justement admiré de Rowland. Il a semblé préférable de lui adjoindre une table donnant pour une partie seulement des 20 000 raies étudiées la longueur d’onde en fonction d’une unité nouvelle. Etablie pour 50 raies bien nettes et convenablement réparties, la table rendra dans tous les problèmes usuels les mêmes services qu’une carte parfaite. Telle est du moins l’opinion exprimée par M. Jewell, le principal collaborateur de Rowland. Il estime que l’on doit, pour ces étalons secondaires, garder, en la perfectionnant, la méthode des coïncidences. MM. Pérot et Fabry ont défendu l’emploi de l’interféromètre, reconnu plus exact, bien qu’il n’ait pu être encore appliqué dans l’ultra-violet. Devant cette divergence d’avis, la Conférence a laissé la question à 1 étude. Le travail en projet, devant valoir surtout par son homogénéité, n’est pas de ceux qui peuvent être exécutés en collaboration. Il est cependant à souhaiter qu’un accord s’établisse pour le choix de la nouvelle unité de longueur et pour celui des raies fondamentales. Cet accord ne peut être mieux assuré que par l’avis unanime d’une réunion d’astronomes autorisés.

La deuxième conférence, réunie à Oxford en septembre 1905, a trouvé la question plus mûre. Des objections ont encore été faites, notamment par le professeur Hartmann, à l’emploi de la raie rouge du cadmium comme étalon primaire. On lui reproche sa situation vers l’extrémité du spectre visible et la faiblesse de son action photographique. On a aussi exprimé le désir de voir associer à la raie fondamentale le nombre qui amènera la moindre altération possible dans les tableaux de Rowland. Ces vues, combattues par M. Kayser, n’ont point prévalu. La raie étudiée par MM. Michelson et Benoît a maintenu sa situation et l’a même vue fortifiée à la suite d’expériences nouvelles dues à MM. Pérot, Fabry et Hamy. Sa longueur d’onde, représentée par le nombre 6438,4696 dans les conditions normales de température et de pression, paraît indépendante des autres conditions d’expérience, qu’il pourrait être moins facile de reproduire à volonté. L’unité ainsi définie portera le nom d’Angström, un des fondateurs de l’analyse spectrale. Elle se confond, dans l’état actuel de la science, avec le dix-millionième de millimètre. Si cet accord est un jour troublé, ce sera par suite d’un progrès dans les méthodes de mesure ou d’un changement du mètre prototype. Mais la résolution prise est de ne plus toucher, quoi