Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 43.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de calcium dans les trois enveloppes atmosphériques dont la lumière prédomine successivement au moment où prennent fin les éclipses totales.

Le résultat est analogue si l’on fait coïncider la seconde fente de l’instrument avec une raie de l’hydrogène. Les parties claires de l’épreuve positive répondant aux régions de renversement, deviennent plus rares et plus restreintes. On voit apparaître aussi des taches sombres, indice d’une absorption plus forte. Mais comment interpréter les parties claires des flocculi quand la raie choisie n’est pas sujette au renversement ? Y a-t-il en ces points absorption moindre ou émission plus active ? Si la seconde alternative est la vraie, l’énergie plus grande réside-t-elle dans la photosphère ou dans les nuages de particules solides ou liquides qui se tiennent au-dessus de la couche absorbante et sont par suite capables d’émettre un spectre continu ? Il semble malaisé de décider. On hésiterait moins s’il venait à être établi que le grain des épreuves obtenues au spectro-héliographe coïncide avec le grain de la photosphère vue en lumière blanche. S’ils n’ont rien de commun, on sera fondé à croire que le même instrument, employé sur une raie très noire du spectre solaire, est surtout impressionné par les particules de la couronne et peut servir à fixer, en dehors des éclipses, sa structure et ses limites. Ce problème, actuellement à l’étude, ne sera résolu que par l’emploi d’instrumens très puissans, dans des conditions atmosphériques excellentes. Sans attendre ce moment, on peut dire que les épreuves monochromatiques donnent sur l’état du Soleil des renseignemens plus variés et plus complets que ne peuvent le faire les photographies ordinaires. En effet, les flocculi s’observent même aux époques où le soleil n’a pas de taches ; ils atteignent des latitudes où les taches ne se rencontrent pas ; enfin, suivant que telle ou telle radiation a été choisie, ils nous apprennent si diverses substances sont amenées par les éruptions dans la chromosphère supérieure. Ce dernier renseignement ne s’obtenait autrefois que pour le bord du Soleil. On y parvient maintenant d’une manière un peu plus laborieuse, mais tout aussi sûre, pour tout l’ensemble du disque.

Que manque-t-il donc aux photographies monochromatiques pour constituer la meilleure source d’informations sur l’activité solaire ? Simplement d’exister à l’état de séries homogènes, continues et prolongées. Il faudrait obtenir, sinon de tous les chercheurs,