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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 44.djvu/199

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toutes les classes, il y a des troubles politiques, les grèves et les émeutes dégénèrent souvent en luttes ouvertes avec les représentai de l’autorité. Grâce au concours efficace de l’armée, ces mouvemens révolutionnaires ont été réprimés, mais le germe du mal reste et ne sera pas étouffé par la force. Pour rétablir une entente durable entre les classes, pour reconstituer la société selon les besoins nouveaux, il faut donner au peuple les élémens d’une morale plus élevée et plus pure. C’est cette tâche ardue que le Japon s’est imposée. L’esprit public est constamment dirigé vers les réformes sociales et scolaires, et toutes les énergies de la nation tendent vers ce but. Les efforts les plus récens et les plus remarquables sont ceux que l’on a faits pour opposer un obstacle moral et spirituel aux dangers du socialisme.

Ce désir a été plus d’une fois exprimé par le ministre de l’Instruction publique au Congrès tenu à la fin de l’année scolaire par les directeurs des écoles normales. Son discours, destiné à être publié, devait servir de guide officiel. Le ministre insista surtout sur la nécessité d’avoir des instituteurs dévoués et d’une haute culture. — Il faut, leur disait-il, vous efforcer de développer chez vos élèves des qualités morales qui leur permettront à la fois de remplir leurs devoirs professionnels et de servir la patrie, si elle avait besoin d’eux. — Tout son discours était un plaidoyer en faveur de l’avancement du peuple. Le Tôkyô-Asahi, après l’avoir reproduit, ajoute :


Si les ministres précédens ont travaillé au progrès matériel et physique du pays, le gouvernement actuel travaille à développer ses qualités morales. Ses efforts en ce sens méritent l’approbation de tous, car ils doivent inspirer à la jeunesse un sentiment de haine pour ce qui est mal et pervers, d’amour pour ce qui est bien et juste.

La dernière et toute récente guerre a montré les vertus de résistance du peuple japonais, — vertus qui lui ont assuré la victoire, — et ce fervent patriotisme, qui lui a permis de tout sacrifier à l’intérêt commun, doit maintenant se montrer à la hauteur du sentiment sur lequel s’appuie toute vie morale, — l’amour du bien et la haine du mal.


Quelques jours plus tard, le Japan Times, un journal très répandu et très lu, publia un article intitulé : Les Étudians et l’éducation morale. Cet article clair et concis donne une idée juste de la situation actuelle. Sa brièveté nous permet de le citer in extenso.