Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 44.djvu/461

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUES ÉTRANGÈRES

LES PÉLERINAGES NAPOLÉONIENS D’UN PASTEUR ANGLAIS


Before and after Waterloo, Letters from Edward Stanley (1814-1816) avec une introduction et un commentaire historique par Mmes Jane H. Adeane et Maud Grenfell, 1 vol. in-8o, illustré ; Londres, librairie Fisher Unwin, 1907.


On connaît l’histoire de cet « amateur » anglais qui, afin de pouvoir assister au dépècement possible d’un certain dompteur par une ou plusieurs de ses bêtes, avait passé de longues années à suivre le dompteur dans tous ses voyages à travers l’Europe. Le souvenir de cette histoire m’est resté constamment à l’esprit, je ne sais trop pourquoi, pendant que je lisais l’intéressant recueil des lettres écrites à ses parens et amis d’Angleterre, en 1814 et en 1816, après la première abdication de Napoléon et après Waterloo, par un jeune pasteur anglican, Edward Stanley, qui était destiné à devenir bientôt évêque de Norwich, et dont l’un des fils, le célèbre Doyen Stanley, allait être l’un des plus éloquens orateurs religieux du XIXe siècle. Non pas qu’Edward Stanley ait eu la bonne fortune de pouvoir suivre, dans ses dernières « tournées, » le grand dompteur corse qu’il aspirait passionnément à voir enfin dépecé : mais du moins, à défaut de cette bonne fortune, il s’est offert le plaisir, à deux reprises, aussitôt qu’il a appris la chute de Napoléon, de visiter tous les lieux qui avaient été le théâtre de la résistance suprême de ce personnage, et avec des sentimens qui devaient ressembler beaucoup, me semble-t-il, à ceux de son légendaire compatriote employant sa vie à guetter la fin du