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construction, elles fournissent modestement 2,34 et 3,09 pour 100 de revenu annuel.

Au contraire la ligne de Samara à Zlatoouste rapporte 8,57 pour 100 de son capital, bien que l’exploitation dévore 94 pour 100 des recettes et ne laisse ainsi qu’un bien faible écart. Les chemins de fer sont semblables à des usines ou à des magasins dont les uns, tout en gagnant beaucoup sur leur prix de revient, font en définitive peu de profit annuel parce qu’ils vendent peu, tandis que les autres, avec une marge très étroite entre l’achat et la vente, réalisent de gros bénéfices parce qu’ils débitent énormément de marchandises. Ainsi le chemin de fer Nicolas, — de Saint-Pétersbourg à la frontière allemande, — rapporte près de 15 pour 100 des 108 millions de roubles qu’il a coûté et son coefficient d’exploitation, — 60 pour 100, — est peu différent de celui de la ligne Catherine, qui cependant ne donne que 8 pour 100 de son capital.

Suivant les élémens de trafic dont elles profitent, suivant le territoire qu’elles desservent, 19 des artères de longueur diverse qui composent le réseau de l’État donnent un produit plus ou moins fort, qui descend jusqu’à 1,57 pour 100 pour la Baltique et Pskow-Riga. Quatre autres voies, parmi lesquelles le Transsibérien et le chemin de fer de Tachkent, n’arrivent pas à équilibrer leur budget ; leur exploitation se solde en déficit. L’Etat doit inscrire chaque année dans ses comptes quelque 30 millions de perte, qui s’ajoutent aux 710 millions de roubles que ces lignes ont coûté, tant de première mise que d’améliorations graduelles, depuis leur création.

Pour calculer en effet le capital aussi bien que le revenu des chemins de fer russes, il ne faut pas tenir compte seulement des frais d’achat ou de construction des lignes, mais aussi de l’équipement complémentaire qui vient grossir la dépense initiale. Il ne faut pas craindre d’amoindrir le revenu net en comptant, parmi les charges ordinaires de l’exploitation, tout débours qui dans une compagnie privée ne serait pas admis à figurer au compte « capital. »

Sous ce titre général « travaux neufs exécutés sur les lignes existantes et augmentation du matériel moteur et roulant, » un même chapitre — de 80 à 100 millions de roubles chaque année depuis 1898 — comprend des doublemens de voies, des constructions de signaux, d’ateliers, de conduites d’eau et aussi