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concours qu’on est nommé externe, puis interne des hôpitaux, puis médecin ou chirurgien des hôpitaux. A chacun de ces concours il y a élimination des moins capables. Ce ne sont pas, il est vrai, des concours relevant de la Faculté de médecine, puisqu’ils dépendent de l’Assistance publique ; mais l’Assistance publique et la Faculté, tout en étant deux administrations nettement séparées, se prêtent un mutuel appui, en dépit de quelques petits nuages qui s’élèvent parfois entre elles. En tout cas, les concours hospitaliers font partie intégrante de l’éducation médicale. A la Faculté de médecine, il y a d’ailleurs divers concours ; pour les étudians chirurgiens, concours pour l’adjuvat, le prosectorat, le clinicat, l’agrégation : pour les étudians médecins, concours pour le clinicat et l’agrégation.

Ces concours de la Faculté et des hôpitaux ont été très vigoureusement attaqués : voyons donc si réellement le concours est un procédé de recrutement préférable aux autres.

Toute nomination est due, soit à l’élection (par un ou par plusieurs), soit à l’ancienneté, soit au concours. Laissons de côté l’ancienneté qui ne peut être mise en cause, puisqu’il s’agit de très jeunes gens qui sont au début de leur carrière. Il ne reste alors que deux procédés de nomination : l’élection ou le concours.

L’élection, c’est le choix. Peu importe que le choix soit fait par un seul (ministre, doyen, professeur), ou qu’il soit fait par plusieurs personnes. Rien ne garantit que le choix sera bon, et que la faveur ne se portera pas sur le candidat le plus souple, le plus habile, le mieux recommandé.

Mais, lorsqu’il s’agit d’un concours, on n’est pas, comme dans une élection, moralement libre de désigner le candidat qu’on préfère. On doit nommer le candidat qui a le mieux fait, même s’il est peu sympathique ; car il y aurait injustice à faire autrement. Au contraire, lorsqu’il s’agit d’une nomination, le ministre a toute liberté de choisir celui qui lui plaît. Aussi conclurai-je que le concours est préférable à l’élection. Car les candidats dont le mérite est éclatant sont sûrs d’être nommés ; et ceux qui sont très ignorans et insuffisans sont sûrs de ne jamais arriver. Pourtant on a fait de graves objections à nos concours de la Faculté, et, en synthétisant les reproches qu’on leur adresse, je les résumerai ainsi : 1° Le concours détruit l’originalité créatrice des jeunes gens. C’est une prime donnée à la