La crise dans laquelle sombra le bonheur de Madame n’a jamais été étudiée. On manquait de documens. En France, Saint-Simon n’est venu à la Cour que longtemps après ; Dangeau n’a commencé son Journal qu’en 1684, et celui du marquis de Sourches, commencé le 25 septembre 1681, n’a été imprimé qu’il y a une vingtaine d’années[2]. En Allemagne, la majeure partie des matériaux n’ont également vu le jour que dans la seconde moitié du XIXe siècle, et ils n’ont pas encore été utilisés pour un travail sérieux.
Aujourd’hui même, malgré l’afflux des publications sur la princesse Liselotte, il y a dans sa vie des recoins, si j’ose ainsi parler, où le regard ne pénètre qu’avec difficulté, et la première raison en est qu’elle ne s’est pas souciée d’y laisser voir trop clair. Madame, qui bravait à tout instant le reste du monde, se trouvait sans force et sans courage à la seule pensée d’être blâmée par sa tante la duchesse Sophie. Plutôt que de s’y exposer, elle ne disait pas tout, arrangeait même les faits ; on la prend en flagrant délit de mensonge pour des choses que