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la défensive, le but essentiel est de maintenir la supériorité du feu. Il y a donc lieu de faire mettre pied à terre au plus grand nombre possible de cavaliers. Les chevaux seront immobiles. Comme la ligne de feu restera stationnaire, les circonstances permettront généralement de les maintenir à l’abri, à peu de distance.

La limite de l’approche à cheval, de la ligne d’où l’attaque doit partir, est donnée par la nécessité d’abriter les chevaux, ou tout au moins de les défiler de la vue. Il faut aussi s’assurer que les cavaliers auront le temps de remonter à cheval avant d’être soumis au feu, même à grande distance. Une position convenable à proximité de la ligne de feu ne se trouvera que rarement, mais on ne s’attachera pas à cette condition lorsqu’on se proposera seulement d’inquiéter l’ennemi par un feu soudain et de disparaître quand il ripostera. Il en sera de même quand on attaquera des troupes médiocres ou très ébranlées. Le chef qui se décide à entreprendre une sérieuse attaque à pied doit être bien persuadé qu’en mettant pied à terre, il se sépare de ses chevaux pour un temps considérable. Si l’ennemi résiste plus qu’il ne le pensait, ou s’il devient évident que le but ne peut être atteint avec les moyens dont il dispose, il ne devra guère compter sur le moyen de rompre le combat et de remonter à cheval. Rompre le combat est déjà difficile pour l’infanterie, le danger est plus grand encore pour la cavalerie, en raison de la complication provenant des chevaux. La passivité de l’ennemi ou des conditions topographiques très favorables comme dans le Sud-africain, peuvent seules rendre cette opération possible. Il faut dès lors accepter cette conclusion : un combat par le feu une fois commencé doit être mené jusqu’au bout, à moins que l’arrivée de troupes fraîches sur le flanc ne rende possible la rupture du combat.

Il est important que les emplacemens des chevaux soient aussi choisis de manière à les mettre à couvert d’un mouvement tournant en les plaçant, soit derrière un abri offert par le terrain, soit derrière un défilé facile à garder. Si ces conditions ne peuvent pas être remplies, leur sécurité sera assurée par une réserve suffisante de cavaliers montés, surtout si la cavalerie de l’ennemi est proche. Un réseau de patrouilles et de reconnaissances complétera ces dispositions. La réserve à cheval doit aussi pourvoir à la garde de l’artillerie et en général déférer à