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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




La réponse du gouvernement allemand à la note franco-espagnole a produit une impression de détente dont nous ne pouvons qu’être satisfaits ; elle pose sur un terrain acceptable, au moins comme terrain de discussion, les questions relatives à la reconnaissance de Moulaï Hafid. Il serait exagéré et prématuré d’en dire davantage. Nous sommes tellement habitués, de la part du gouvernement impérial, à de brusques mouvemens de bascule, un jour dans un sens et le lendemain dans l’autre, qu’en toutes choses, avec lui, il nous parait prudent d’attendre la fin. Sa réponse, d’après le résumé qui en a été communiqué à la presse, débute ainsi : « Le gouvernement allemand reconnaît, d’accord avec la France et l’Espagne, que la reconnaissance de Moulaï Hafid doit être dictée uniquement par le souci des intérêts communs des puissances. En conséquence, il ne s’oppose nullement à ce qu’on exige de Moulaï Hafid certaines garanties que ces intérêts rendent nécessaires. » Nous n’avons jamais dit autre chose, et la note franco-espagnole ne procédait pas d’autres intentions. L’accord ainsi établi au point de départ se maintiendra vraisemblablement jusqu’au bout.

Sur aucun point, en effet, il n’y a opposition de principe entre l’Allemagne et nous. L’Allemagne reconnaît que le nouveau sultan du Maroc doit prendre à son compte tous les engagemens régulièrement contractés par ses prédécesseurs, notamment ceux qui découlent de l’Acte d’Algésiras et des conventions complémentaires, sans en excepter ceux qui ont pu être pris envers « des personnes privées. » Le gouvernement impérial fait observer toutefois que ces derniers engagemens, emprunts ou traités, « n’ont de valeur qu’autant qu’on a observé, pour les contracter, toutes les prescriptions de l’Acte d’Algésiras. » Sans doute, et cela va de soi. Nous ne parlerons pas des