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mais il convient d’observer à quel point la supériorité connue des Rouges en cavalerie a exercé une influence plutôt déprimante sur le haut commandement opposé. C’est que le corps de cavalerie rouge, en le supposant bien conduit, autorisait le général Trémeau à préparer, avec ses 8e et 9e corps d’armée, une double attaque de front et de flanc, contre le gros du parti bleu, sans avoir à craindre d’être surpris en flagrant délit de manœuvre.

Le seul événement de la journée du 13 septembre qui mérite d’être raconté est la surprise de la 7e division de cavalerie (parti rouge), à coups de canon, par le détachement de gauche (Nord) du parti bleu, allant de Saint-Aignan, par Couffy et Lye, à Villentrois.

La 6e division de cavalerie avait marché des environs de Graçay sur Fontguenaud, par Saint-Christophe, tandis que la 7e division se portait de Valan, par Valençay, sur le même point d’où elle devait explorer dans la direction de Nouans.

Entre huit et neuf heures du matin, la 6e division, arrêtée près de Fontguenaud, envoya sur Lye une reconnaissance, laquelle signala l’occupation du village par de l’infanterie ennemie.

Au même moment, la 7e division, précédée du 7e dragons, marchait de Fontguenaud sur Villentrois en côtoyant la forêt de Gâtine par le Nord, puis se rassemblait sur les pentes orientales de la vallée du Modon, en attendant que son avant-garde lui fit savoir que le pont était libre.

Quand le 7e dragons se présenta devant Villentrois, ce village et le pont qui lui fait suite n’avaient pas reçu la visite de l’ennemi ; mais, quelques minutes plus tard, alors que le régiment s’engageait sur la route de Faverolles, deux compagnies du détachement bleu commandé par le général Carbillet, pénétraient dans Villentrois après avoir suivi le chemin qui de Lye suit la rive orientale du Modon, pendant que le gros, composé de six compagnies, un escadron et une batterie, arrivait, par la route de la rive gauche, à Bourg-du-Château. La batterie affectée au détachement eut alors sous les yeux trois régimens de cavalerie et deux batteries à cheval du parti rouge rassemblés sur les pentes opposées, et ouvrit le feu. Ses rafales décidèrent aussitôt le général directeur, présent sur les lieux, à neutraliser pour toute la journée deux des régimens et une batterie de la 7e division de cavalerie. Quant au 7e dragons, il fut accueilli, en arrivant devant Faverolles, par le feu de l’avant-garde de la