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et des réparations. Pendant les manœuvres navales, cet officier général est embarqué comme chef d’état-major du commandant en chef, ou bien il en exerce la direction supérieure, ou enfin il commande soit l’ensemble des bâtimens, soit un simple groupe d’entre eux. C’est une manière de juger par lui-même de l’efficacité des règlemens et de l’opportunité des modifications à y introduire. Les Italiens ont imprimé ainsi à l’ensemble des organes une activité et une précision inconnues jusqu’alors.

Sans calquer toutes les dispositions de ce décret, nous lui ferions utilement quelques emprunts en vue de diriger le bloc des services vers un but unique et bien défini : la guerre.


On parle beaucoup de l’artillerie navale, depuis le désastre de l’Iéna et les éclatemens prématurés d’obus dans les tirs de l’escadre. On n’en parlera jamais trop. Le rôle de cet organisme a motivé des jugemens sévères ; on a même prononcé le mot de « faillite de l’artillerie. » Tous les accessoires, dit-on, appareils de chargement, de visée, de pointage, tout cela est inférieur.

Arbitre plus que jamais des combats de mer, le canon réclame un service particulièrement strict, une connaissance exacte des voies que l’on suit à l’étranger, des études approfondies et de longue haleine. Or l’artillerie navale est le symbole de l’incohérence et de l’instabililé. Nous allons essayer de le démontrer.

Le matériel utilisé par les navires, comprend : des canons, des affûts et accessoires, des poudres et projectiles, des soutes à munitions pour emmagasiner les charges, des tourelles comme logemens protecteurs des pièces, de leurs affûts et des servans.

Trois corps différens concourent à la production de ce matériel et à sa mise en place :

Les ingénieurs des poudres et salpêtres (ministère de la Guerre) fabriquent les explosifs.

L’artillerie coloniale (ministère de la Guerre) usine les canons, les affûts et les installe à bord.

Le génie maritime (ministère de la Marine) aménage les soutes à munitions ; il dessine et commande les tourelles, avec le concours de l’artillerie.

Bien que ces deux derniers services se pénètrent sur plusieurs points, la plate-forme de la tourelle sert de démarcation entre les artilleurs qui travaillent au-dessus et les ingénieurs qui sont au-dessous. L’artilleur étudie donc les organes placés dans la