Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 49.djvu/694

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rien, ou presque rien. C’est peut-être une partie de la littérature séismologique qui disparaît ainsi, sans retour, on devrait l’espérer ; et quels progrès auraient été faits, si on avait consacré autant d’efforts à la recherche des influences géologiques sur la genèse des ébranlemens du sol, au lieu de s’attarder dans ces voies décevantes. »


II

Cependant on a fait dans ces derniers temps d’importantes découvertes sur les causes des tremblemens de terre. Ces progrès ont sans doute leur origine principale dans l’invention des séismographes. On appelle ainsi des appareils enregistreurs sensibles aux palpitations du sol et qui conservent le témoignage de toutes les particularités des secousses. En les observant, on s’est aperçu d’abord que l’instabilité du sol est beaucoup plus accusée qu’on ne se l’était imaginé ; car, outre les mouvemens sensibles, il s’en déclare à chaque instant qui se perdent dans le bruit, et l’agitation de la vie ordinaire. Il ne se passe pas une heure et peut-être moins, sans qu’un point ou l’autre de la Terre ne soit agité : l’écorce du globe frémit sans interruption.

A côté de cette première découverte, on en a fait une autre qui contribue comme elle à la solution du problème : c’est que les tremblemens de terre ne se distribuent pas uniformément à la surface de la planète. Il y a des pays à tremblemens de terre et il y en a, comme la Laponie et une grande partie de la Russie, où le séisme est pratiquement inconnu. De plus, dans les pays à tremblemens de terre, il y a des catégories à faire : dans certains d’entre eux, le phénomène est rare et ordinairement bénin ; dans d’autres, il est fréquent et parfois même quotidien.

« Sur les côtes du Pérou, dit Alexandre de Humboldt, le ciel est toujours serein ; on n’y connaît ni la grêle ni les orages, ni les redoutables explosions de la foudre ; le tonnerre souterrain qui accompagne les secousses du sol y remplace le tonnerre des nuées. Grâce à une longue habitude et à l’opinion très répandue qu’il y a seulement deux ou trois secousses à craindre par siècle, les tremblemens de terre n’inquiètent guère plus à Lima que la chute de la grêle dans la zone tempérée. »

Parmi les régions séismiques, il faut citer avant tout divers points du bassin méditerranéen et parmi eux le détroit de