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REVUE LITTÉRAIRE

M. ANDRÉ HALLAYS ET L’ART DE FLÂNER[1]

Tous les curieux de littérature et d’art connaissent ces Voyages pittoresques dans l’ancienne France, où Charles Nodier, le baron Taylor et d’autres réalisèrent avec une si belle allégresse une œuvre dont il est surprenant que personne encore n’eût eu l’idée. Le bâton de touriste en main, ils étaient partis à la découverte de notre pays. Ils disaient la France, terre privilégiée et mère des arts. Ils décrivaient à mesure l’aspect de chaque région, la figure de chaque ville, les beautés du ciel et les merveilles des monumens. Ils rendirent ainsi, et de toutes façons, des services inappréciables. Les chefs-d’œuvre de notre art national recommencèrent d’être aimés. Le sens de notre passé se réveilla dans les âmes. Notre littérature s’enrichit d’autant. Ce fut une bonne fortune pour l’école descriptive du XIXe siècle ; et la manière d’écrire l’histoire s’en trouva renouvelée. Parmi les « conquêtes » du romantisme, il n’en est guère de moins discutables. Ce qu’ont fait naguère les bons pionniers de 1820, voici qu’un écrivain d’aujourd’hui le refait sous nos yeux, pour son compte, avec nos méthodes, mais surtout à sa manière. Depuis plusieurs années, M. André Hallays publie, chaque semaine, sous ce titre sans fracas : En flânant, un « voyage pittoresque » qui est une joie pour les lettrés. L’œuvre poursuivie patiemment est, dès maintenant, abondante et variée ; et les quelques idées très nettes qui la dirigent lui

  1. André Hallays, Le Pèlerinage de Port-Royal, 1 vol. in-8 ; Perrin. — Cf. En flânant, 1 vol. in-8 ; Société d’édition artistique. — A travers la France, 1 vol. in-12. — A travers l’Exposition, 1 vol. in-12 ; Perrin. — Beaumarchais, 1 vol. in-16 ; Hachette.