peuple. Du reste, si la Confédération italienne s’établit, elle traitera cette question, et ses troupes pourront intervenir. Bornons-nous pour le moment à admettre que vous ne vous opposez pas à la rentrée des deux ducs. »
« L’empereur Napoléon l’ayant admis, je n’ai pas, répondis-je, à revenir sur sa promesse, avec les restrictions que je viens de faire connaître à Votre Majesté et qui sont formelles. »
Sur les derniers mots du même paragraphe portant : « et une Constitution, » l’Empereur me dit franchement : « Je ne peux pas admettre ce mot-là, et je ne comprends pas que l’empereur Napoléon y tienne. Car, au fond, je ne crois pas qu’il y ait plus de Constitution en France qu’en Autriche. »
Je lui fis observer qu’il était dans une profonde erreur ; que les institutions de la France, dans leur application pratique, pouvaient ne pas être très libérales ; que cela s’expliquait, et par les nombreux bouleversemens qui avaient eu lieu chez nous, et par les partis et les prétendans qui nous menaçaient, mais que nos institutions étaient fort larges ; que nous avions le suffrage universel partout ; que la Chambre des députés avait un contrôle très sérieux ; que toutes nos lois et nos institutions portaient le cachet le plus libéral d’égalité des cultes, d’égalité des partages, d’absence de toute espèce de privilèges, qu’en un mot tous les pays de l’Europe, et l’Italie en particulier, avaient encore fort à faire avant d’être à notre niveau ; que nous n’étions pas un gouvernement parlementaire à l’anglaise, mais que nous avions une démocratie représentative qui, avec le temps et le calme, se développerait beaucoup, je l’espérais.
J’ajoutai que l’Empereur ne tenait peut-être pas absolument à ce que des Constitutions fussent stipulées dans cet article ; que c’était plutôt pour bien indiquer que l’établissement de Constitutions nous semblait indispensable pour l’organisation d’une Confédération italienne qui, sans cela, me paraissait impossible.
« Non, dit l’Empereur, je ne m’oppose pas d’une façon absolue à ce que des Constitutions soient données en Italie, mais une semblable stipulation dans les préliminaires serait une anomalie de ma part. »
Sixième paragraphe : « Les deux souverains demanderont au Saint-Père d’introduire dans ses États des réformes nécessaires et de séparer les Légations du reste des États de l’Église. » « Je