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LES ÉCOLES D’ORIENT

ÉCOLES CHRÉTIENNES ET ISRAÉLITES


I

Généralement, quand nos politiciens dissertent sur les écoles orientales, on croirait, à les entendre, que l’enseignement tout entier est à créer dans les régions soumises à l’Islam. Ils en parlent comme de pays nègres, où il est urgent d’expédier des cohortes de missionnaires laïques, pour combattre à la fois l’obscurantisme musulman et l’obscurantisme catholique qui s’y disputent les cerveaux débiles d’une humanité inférieure. Ils oublient trop, — ou ils ignorent, — que dans tout l’Empire ottoman, comme en Egypte, fonctionne un service complet d’instruction publique, plus ou moins calqué sur le nôtre. Sans doute, ce service vaut ce qu’il vaut, et, en ce qui concerne la Turquie, il arrive souvent que les écoles mentionnées ou annoncées dans les rapports officiels n’existent guère que sur le papier. Mais, en dépit de toutes les lacunes, le collège turc n’est pas un mythe, pas plus que le collège égyptien. Il suffit de se promener dans Stamboul ou dans Péra, pour y rencontrer une population scolaire qui ne différera pas sensiblement, du moins à l’extérieur, de celle de nos lycées et de nos gymnases européens.

Un voyageur non averti pourrait s’imaginer, à première vue, que les choses s’y passent absolument comme chez nous. Au lycée impérial de Galata-Séraï, l’uniforme des élèves était à peu