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LES NOUVEAUX PROGRÈS
DE LA
NAVIGATION AÉRIENNE

A l’heure actuelle, les records établis par les frères Wright n’ont plus guère qu’un intérêt historique : Latham, Paulhan, Sommer détiennent les records de la vitesse, de la hauteur, de la durée ; des voyages de ville à ville ont été esquissés et, enfin, un aéroplane robuste et léger, simple, peu coûteux, le plus petit de tous, pour l’instant, a franchi, en une demi-heure environ, le 25 juillet 1909, le bras de mer qui sépare l’Angleterre du continent, et ce nouveau triomphe de la science, dû à un Français, mérite bien qu’on lui consacre quelques pages. Mais l’homme audacieux qui a fait à travers les airs ce vol prestigieux, M. Louis Blériot, nous en voudrait, sans aucun doute, si, pour mieux rendre hommage à sa jeune renommée, nous omettions et de parler de ceux qui peuvent être regardés comme ses dignes émules, et de rappeler les noms des pionniers qui, bien avant lui, tentèrent de le précéder dans la voie qu’il vient d’ouvrir. Et enfin cette étude nous paraîtrait incomplète et malhabile, si nous ne rappelions à nos compatriotes qu’au delà des Vosges est un grand peuple qui, lui aussi et à sa façon, travaille sans relâche à faire progresser la navigation aérienne et y réussit assez bien.


I

Qui donc, le 26 juillet dernier, songeait au ballon libre, au ballon sphérique ? M. de la Vaulx, sans doute ; MM. Baudry