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portant le numéro 2, de la Fédération nationale des syndicats maritimes ; Union syndicale des marins et pêcheurs du commerce réunis de France :

« La loi n’est que ce que le travailleur veut qu’elle soit… Camarades, organisez-vous. »

Quelque opinion politique que l’on professe, et sans en exclure les plus avancées, il est difficile de lire cette déclaration sans une profonde tristesse, car ce sont là des principes purement anarchiques : ils n’ont rien à voir avec la doctrine républicaine.

Veut-on un autre exemple ? Voici la délibération prise à la Bourse du travail de Marseille, le 29 septembre dernier, à la suite de condamnations prononcées contre deux inscrits par le tribunal maritime : « Les adhérens à l’Union syndicale des marins et pêcheurs du commerce réunis de France, section de Marseille, réunis en assemblée générale ce soir à la Bourse du travail, après avoir pris connaissance des déclarations faites par M. le Sous-Secrétaire d’Etat à la commission mixte, relativement à l’application du décret-loi du 20 mars 1852, déclarations parmi lesquelles M. le Sous-Secrétaire d’Etat indiquait aux membres de cette commission qu’il entendait gouverner par la conciliation et non par la répression, ont adopté un ordre du jour dans lequel, considérant les condamnations arbitraires des camarades Lasinal, Bardi et Monteux, condamnés pour désertion alors qu’ils voulaient faire respecter la loi du 27 avril 1907 sur la réglementation du travail abord et la sécurité de la navigation ;

« Ils protestent énergiquement contre les peines d’un mois de prison pour Lasinal, un mois pour Bardi avec suppression de quinze jours de salaire et vingt jours pour Monteux, infligées à leurs camarades.

« Invitent le Sous-Secrétaire d’Etat à donner des ordres aux administrateurs des quartiers maritimes, en général, et à M. Aubertin, administrateur à Marseille en particulier, pour qu’ils assurent le respect de la loi par tous et ne se fassent pas les complices des armateurs ;

« Réclament :

« 1° L’élargissement de leurs camarades victimes de la vindicte des armateurs ;

« 2° La refonte immédiate du décret précité qui n’est digne que de gouvernemens monarchiques et césariens.

« La séance a été levée aux cris de : Vive l’Internationale !