Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 54.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

produit du volume du ballon par la force ascensionnelle du mètre cube de gaz. Cette dernière dépend uniquement du poids spécifique de l’air et de celui du gaz employé. Tant qu’on ne trouvera pas un gaz plus léger que l’hydrogène, il n’y a aucun changement à espérer aux conditions actuelles, et quand même on découvrirait un tel gaz, on serait toujours limité par le poids du mètre cube d’air, qui, on le sait, est, dans les conditions normales, de 1kg,293. Ce chiffre représente la limite extrême de ce que pourrait enlever un mètre cube d’un gaz qui ne pèserait rien. Or, l’hydrogène pur ne pèse, par mètre cube, que 0gr,090. Un mètre cube de ce gaz permet donc d’enlever 1kg,203, et s’il existait un gaz de densité nulle, on ne gagnerait, par mètre cube, que 90 grammes, par rapport à la force ascensionnelle de l’hydrogène. C’est donc actuellement, et ce sera toujours, par l’augmentation de volume seule, qu’on peut augmenter la force ascensionnelle totale d’un aérostat.

Pour un appareil plus lourd que l’air, cette force ascensionnelle totale est encore égale au produit de deux facteurs, mais qui sont cette fois la superficie des sustentateurs et la charge par mètre carré. Pour augmenter cette force ascensionnelle totale, on peut donc agir sur l’un ou sur l’autre de ces facteurs.

Théoriquement, on peut augmenter les dimensions des surfaces sustenta tri ces ; dans la pratique, c’est assez difficile, car lorsqu’elles augmentent, ces surfaces deviennent fort lourdes, et absorbent ainsi une bonne partie de l’accroissement de force ascensionnelle obtenu. Si l’on pousse plus loin, l’accroissement du poids des surfaces sustentatrices peut aller jusqu’à faire perdre tout le bénéfice de leur amplification, et même davantage.

On doit donc cherchera augmenter la charge par mètre carré de sustentateur. Or, cette charge augmente d’une part avec la qualité sustentatrice de la surface porteuse, et c’est dans la recherche de cette qualité que consiste essentiellement le perfectionnement des appareils plus lourds que l’air. C’est une question de forme, de dimensions, d’orientation à étudier dans tous les détails. Une semblable étude constitue en réalité, à elle seule, les neuf dixièmes du problème de l’aviation.

D’autre part, la charge qu’on peut emporter par mètre carré de sustentateur pour un appareil donné, augmente avec la puissance motrice dont on dispose ; plus cette puissance est grande par rapport au poids de l’appareil, plus la charge imposée à