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l’aboutissement commun des deux groupes, car elle est le produit de la vitesse absolue par la durée, qualité appartenant respectivement à des groupes différens.

Si l’on veut se faire une idée synthétique de la valeur d’un navire aérien, c’est donc en raison de la distance parcourue qu’il convient de l’apprécier ; mais cette qualité n’est que le produit de deux autres : la vitesse absolue et la durée du voyage. Ces deux facteurs peuvent jouer un rôle divers dans l’importance du résultat final.

Le facteur durée est certainement moins intéressant que le facteur vitesse. Pour obtenir la durée, il n’est même pas nécessaire d’être dirigeable, un simple ballon libre peut la posséder, et c’est même jusqu’à présent les ballons sphériques qui ont fait les plus longs voyages ininterrompus. Tout en reconnaissant l’indication précieuse que donne la distance parcourue au point de vue de l’appréciation de la valeur d’un aéronef, il faut, parmi les deux élémens qui la constituent, attacher beaucoup plus d’importance à la vitesse absolue qu’à la durée.

Mais on se rappelle que ces deux qualités ne sont pas primordiales. La vitesse absolue dépend elle-même du vent et de la vitesse propre, et, au point de vue qui nous occupe, elle n’est intéressante que si elle est obtenue, non point par le caprice de l’atmosphère, mais dans la direction voulue par le pilote ; pour cela, il faut de la vitesse propre, qualité fondamentale.

La durée du voyage est, elle, une conséquence de la capacité de transport. Nous arrivons nécessairement à conclure que, parmi ces deux propriétés fondamentales, c’est la vitesse propre qui tient sans conteste le premier rang, et la capacité de transport le deuxième.

Ainsi que nous l’avons annoncé au début, nous avons dégagé les conclusions qui précèdent de considérations simplement utilitaires. En examinant la question au point de vue des difficultés à vaincre, quel rang conviendrait-il d’assigner aux deux qualités primordiales d’un aéronef ?

S’il s’agit d’un aéroplane, la question est très simple, les difficultés sont les mêmes pour acquérir l’une ou l’autre. Avec la vitesse propre augmente, en effet, la charge transportable par mètre carré de sustentateur ; par conséquent, en gagnant sur l’une, on gagne en même temps sur l’autre. On peut résumer la question en disant qu’il faut qu’un aéroplane soit aussi parfait