plus homogène d’hommes ayant tous une durée de service relativement faible : il suffit de quelques braves pour entraîner le troupeau des hésitans. Les argumens du noble duc ont cependant convaincu la Chambre des Lords qui, par l’A voix contre 22, vota le 18 mai 1909, une enquête sur la Réserve spéciale, malgré l’opposition du gouvernement.
On s’est attaqué, avec plus de vivacité encore, à l’armée territoriale afin d’amener les esprits à l’idée du service obligatoire qui répugne tant au pays. On a prétendu que le mouvement militariste qui avait entraîné de si nombreuses adhésions était factice et avait été déterminé par des moyens « peu dignes. » Si l’on considère l’effectif de cette armée un peu comme le baromètre du chauvinisme anglais, on constate, en effet, à l’examen du tableau ci-dessous un très léger fléchissement tout récent de l’effectif qui, selon quelques-uns, serait l’indice d’un affaiblissement du patriotisme du pays.
Officiers | Hommes | |
---|---|---|
Effectif normal | 11 202 | 302 473 |
Effectif réel au 1er juillet 1908 | 8 326 | 173 351 |
— — 1er octobre — | 8 428 | 188 785 |
— — 1er janvier 1909 | 8 573 | 199 059 |
— — 25 février — | 8 807 | 228 754 |
— — 1er juillet — | 9 505 | 260 676 |
— — 1er octobre — | 9 650 | 260 404 |
Cependant, on doit reconnaître que le mouvement d’enthousiasme si intense en Angleterre, il y a quelques mois, est né des préoccupations causées par le développement commercial, industriel et maritime d’une puissance rivale. N’est-il pas probable que l’effet subsistera autant que la cause elle-même ? Cette éclipse, fort peu apparente d’ailleurs, du sentiment national n’est-elle pas due à d’autres facteurs, par exemple aux préoccupations intérieures du moment ?
Profitant enfin d’une parole peut-être un peu imprudente de M. Haldane, ses adversaires ont insinué que, dans sa pensée, l’armée territoriale aurait besoin de six mois d’entraînement avant d’être en état de défendre le pays et que, pendant tout ce temps, l’armée régulière serait maintenue, indisponible, dans la métropole. On a, croyons-nous, mal interprété l’idée du ministre qui me paraît être la suivante : les réserves de l’armée régulière ont été calculées pour les besoins d’une campagne de six